Ashes
© Élie Blanchard
samedi 12 mai 2018
20h
Première française
Ashes est une performance visuelle et sonore issue d’une première collaboration entre l’artiste montréalais Martin Messier et l’artiste français Yro Ito (Élie Blanchard). Début 2017, alors qu’ils entament leurs recherches, survient un début d’incendie dans l’espace de rangement du studio qui emporte les matériaux qui devaient constituer la base du projet. Devant cette situation, une intuition s’est présentée aux artistes : mettre les résidus de l’incendie au cœur de la création. Est ainsi apparue l’idée d’Ashes, se matérialisant en une exploration autour des notions de perte, de disparition et de désintégration. En questionnant les relations entre le matériel et l’immatériel, l’incarné et le sublimé, la destruction et la reconstruction, Ashes transforme une circonstance du quotidien en un complexe champ de réflexion. L’œuvre fonctionne à l’aide d’un dispositif de vidéo projection. Deux microscopes et caméras photo/vidéo sont utilisés pour projeter, en direct sur deux écrans, les différentes matières déposées sur une table lumineuse, qui opère des déplacements horizontaux sur trois axes : X, Y et Z. Les matières brûlées sont ainsi manipulées et déplacées selon des mouvements à la fois très précis et très lents, à l’aide d’un système motorisé conçu spécialement pour ce projet. Les artistes manipulent la matière sans la toucher, en lui impulsant vibrations et mouvements. Les images projetées témoignent du dialogue permanent des performeurs et de leurs interventions sur la matière. Leurs déplacements sur scène les amènent à se croiser et interagir d’un microscope à l’autre, créant une chorégraphie méticuleuse, presque clinique. Simultanément, des « matières sonores » sont également libérées en résonance avec les contenus visuels.
Performance, création, vidéo et musique par Élie Blanchard et Martin Messier
Design technique et fabrication : Élie Blanchard
Conception électronique : Akwariom (France)
Production : 14 lieux (Canada), Avoka (France)
Coproducteurs : Recto-Verso (Québec), L.E.V. Festival (Gijòn), Station Mir/Festival ]interstice[ (Caen)
Soutien : DICRéAM (CNC), Consulat général de France à Montréal, Conseil des arts et des lettres du Québec,
Conseil des arts de Montréal, Région Normandie en partenariat avec Normandie Images, le Dôme, l’ésam Caen/ Cherbourg.
Agent de diffusion : Marc Langlois – la Chasse Galerie (Canada)
Elie Blanchard (Yro) vit et travaille à Paris. Il entretient une relation toute particulière à la matière, aux déformations, aux processus expérimentatoires et à une dimension narrative jonchée de traces, d’images mentales et de sensations. En privilégiant le geste et l’instant, son oeuvre à dominante performative explore un langage cinématographique traversée de formes plastiques récurrentes (cercle, ligne, triangle, translation…). Cette abstraction ne doit pas être réduite à une simple recherche esthétique mais à une tentative pour capter les forces et les aspérités de l‘image en mouvement. C’est un cinéma qui laisse la place à chacun, à son vécu, à son état présent. Le film, le son et sa fabrication procèdent du même instant et du même geste par la manipulation des objets et des matières (lumière, photographies…) face à un dispositif de caméras et de microphones. Véritable laboratoire qui occupe l’espace du plateau et se sur-imprime à l’oeuvre vidéo en train de se faire, il lui permet d’investir les interstices, parfois les tensions, qui séparent les enjeux techniques et esthétiques. Son geste précis et instinctif prend la forme d’une véritable chorégraphie, à la recherche d’une écriture cinématographique plus libre et plus vivante. Qu‘ils soient naturels, usinés, fabriqués ou trouvés, les matériaux tels la lumière, le papier, la photographie sont détournés de leur fonction première. Il tourne autour des objets, à la recherche d‘un sens caché, d’un volume, d’une matière, de ce qu’elle véhicule, en entretenant avec elle une relation affective et tactile. Les objets se griffent, se cassent, les photographies se cornent, et questionne notre rapport à l’image, sa matérialité et à sa temporalité.
Martin Messier vit et travaille à Montréal. Il explore le rapport entre le son et la matière, inerte ou vivante, il se spécialise dans la mise en scène d’oeuvres sonores. Il donne la parole à des objets du quotidien, des machines inventées et des corps en mouvement. Dans ses performances et installations d’objets, il cherche à pousser toujours plus loin l’imaginaire du quotidien en réinventant leur usage. Au fondement de ses oeuvres chorégraphiques, il y a le désir de renverser le rapport hiérarchique existant entre musique et danse afin que le son devienne le moteur des gestes. Présentées dans une vingtaine de pays, ses pièces ont remporté plusieurs distinctions, incluant une mention au prix Ars Electronica 2010, une nomination au Prix Opus 2012, un prix 2013 du court métrage expérimental au Lausanne Underground Film Festival et le Prix Victor-Martyn-Lynch-Staunton 2013.
Elie Blanchard (Yro) lives and works in Paris. He maintains a specific interest in matter, distortion, experimental process and a narrative dimension populated with mental images and sensations. In choosing the gesture and the present moment, his work is mostly constituted of performances exploring a cinematographic language of recurring art forms (circle, line, triangle…). This abstraction is not to be reduced to a basic exploration of aesthetics but rather an attempt to catch the force and failure of the image in movement. This is a cinema which gives space to the individual, to the lived and to life as it is in the moment. The film and making of all tumble from a singular moment and gesture through the manipulation of the object of camera or microphone. Truly a laboratory which holds the space of the film set superimposed with a piece of cinema in the making, he drives a path through the interstices dividing technical and aesthetic issues. His accurate and instinctive gesture is a genuine choreography that gives way to a cinematic expression even more free and alive.
Exploring the relationship between sound and material (objects or bodies), Martin Messier takes an interest in staging sound works. It gives voice to everyday objects, invented machines and bodies in movement. At the heart of his performances and installation works is the idea of pushing the everyday imaginary a little further by reinventing the function of the objects. At the center of his choreographic works, there is a desire to reverse the hierarchical relation usually tied between music and choreography so that sound becomes the driving force of movements. Presented in a score of countries, Messier has won several nominations and awards (Prix Ars Electronica 2010, Prix Opus 2012, Best short experimental film award at the Lausanne Underground Film Festival 2013, Victor-Martyn-Lynch-Staunton Award 2013, Japan Media Awards 2015, Japan World Omosiroi Award 2018).
Le Cargö (2)