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ndk x interstice

Exposition Étienne Rey + DJ Set Lisa Lisa

Mardi 5 octobre

20h

Étienne Rey

Hori­zon faille est une ins­tal­la­tion glo­bale qui cherche à défier la gra­vi­té de la nature. Pre­nant appui sur deux notions dont l’artiste a fait ses motifs prin­ci­paux – les failles du pay­sage et l’immatérielle ligne d’horizon – elle relève autant de la poé­sie que de l’expérience sen­so­rielle. La notion de faille exprime la frac­ture, au sens géo­lo­gique. Elle est à consi­dé­rer comme un inter­stice, une zone de trans­for­ma­tion, un pas­sage d’un état à un autre. De même, l’horizon scinde la Terre du ciel dans une ten­ta­tive de géo­mé­tri­sa­tion de l’univers, de mise en espace des élé­ments natu­rels. Intou­chable ligne de par­tage, ce filin ten­du désigne aus­si le seuil de vision du pay­sage. C’est la ligne ima­gi­naire qui se forme à par­tir de notre posi­tion dans l’espace. Elle est ce qui échappe à la vue ou à la représentation.

L’installation est com­po­sée d’un cor­pus d’œuvres qui explore simul­ta­né­ment des frag­ments de pay­sage et leurs trans­for­ma­tions, des flux et des cycles. Sur de larges écrans, une série d’images vidéo montre la pro­gres­sion de vagues sur le rivage camar­guais. Etienne Rey a uti­li­sé un drône et fil­mé du des­sus le mou­ve­ment de l’eau, ses frac­tures et ses iri­sa­tions. Vu d’en haut, le pay­sage devient abs­trait et la mer une masse tra­ver­sée par un rythme de lignes et de découpes mou­vantes qui s’épuisent et se régé­nèrent sans cesse. Le mon­tage en boucle, sans début ni fin appa­rents, ryth­mé d’un écran à l’autre, ren­force le sen­ti­ment d’intemporalité et de perte de repère. Sur ces images, la sur­face de l’onde est une peau où l’écume dépose ses dessins.

Plus loin, une série de séri­gra­phies pré­sente des tra­cés blancs sur fonds noirs. Ces jeux de lumière, créés par les défor­ma­tions des plans d’eau ou les frac­tures du pay­sage, jouent sur la vibra­tion réti­nienne et, selon le posi­tion­ne­ment du visi­teur dans la salle, offrent au regard une pers­pec­tive ou une pro­fon­deur sans fin. Tout aus­si hyp­no­tique, le mou­ve­ment bas­cu­lant d’un grand bas­sin fait naître à la sur­face de l’eau, des vagues et des tor­sions qui placent le spec­ta­teur au cœur d’un envi­ron­ne­ment visuel et sonore, lui res­ti­tuant la sen­sa­tion du res­sac, la fas­ci­na­tion d’un spec­tacle naturel.

Ces œuvres résonnent en échos visuels les unes avec les autres. Elles décrivent des mou­ve­ments, des points de rup­ture, forment des zones de pas­sage, explorent des états de méta­mor­phose issus d’un pay­sage ini­tial dont les pers­pec­tives ont été dépliées. En par­cou­rant du regard ces dif­fé­rentes pro­po­si­tions plas­tiques, le visi­teur prend conscience de l’espace qui l’entoure et le trouble à la fois. Un espace élas­tique, démul­ti­pli­ca­teur qui lui offre une diver­si­té d’angles dans les­quels il peut se perdre à loi­sir, comme en état d’apesanteur. Le monde n’est pas figé, il est une dérive constante, une recom­po­si­tion permanente.

Véro­nique Baton

Lisa Lisa

Lisa Lisa fait par­tie de ces artistes qui ne s’arrêtent pas à un seul cou­rant. Ses sets assument plei­ne­ment le sans éti­quette, dans une volon­té de ne pas se can­ton­ner à un style par­ti­cu­lier. Mixeuse ori­gi­nale, elle ima­gine sur­tout des enchai­ne­ments de pistes comme un récit, pour faire voya­ger corps et esprits, entre Tech­no, IDM, Hard House et mor­ceaux brea­kés. La signa­ture sonore de Lisa Lisa, se construit autour de la recherche d’une effi­ca­ci­té dan­ce­floor tout en construi­sant un par­cours hédo­niste et sen­sible. On a pu la croi­ser cette année aux cotés de Mad­ben au Fes­ti­val des Roches d’Orgères, de Tom­my Four Seven au Car­go ou encore de Cas­sie Rap­tor à Grenoble.

L'Orangerie du Jardin des Plantes