Chapitre 2 : « A Scanner Darkly »
Mercredi 4 mai
14h
Ambivalences est un programme inter-régional de rencontres dédiées aux mutations du numérique.
Après une première saison consacrée aux mutations « environnementales », cette deuxième saison s’intéresse aux mutations du « vivant » : comment repenser le vivant à l’heure d’une société numérique ? Quelles hybridations sont désormais à l’œuvre dans les relations entre art, vivant et technologies ? Quels imaginaires, quels récits sont convoqués aux interstices de notre attention et de notre relation au vivant ?
L’ambivalence, ici, est-elle celle de la relation d’objets techniques fruits de la modernité scientifique et technologique avec le vivant sous toutes ses formes comme un nouveau moyen pour l’humain d’exercer son pouvoir sur le monde ?
Pour Mathilde Lavenne, artiste invitée du festival, « l’apparition de nouveaux outils de captation permet l’émergence de nouveaux concepts, nouveaux mondes capables de bousculer ou de réenchanter le nôtre. »
Thibault Brunet parle de « machine de vision » qui pourrait faire autant référence à un scanner qu’à un récit de science-fiction.
Dans un contexte de perte de biodiversité et d’utopies/dystopies technologiques, reprenant Thomas Pausz, artiste en résidence au Laboratoire Modulaire-ésam Caen/Cherbourg, « au-delà ou en deçà du progrès technologique, pouvons-nous imaginer des correspondances poétiques entre écosystèmes et formes de spatialisation et de médiation, qui mobilisent à la fois des outils digitaux et des interfaces physiques sensibles ? Quelle est la place des corps humains et non humains dans ces dispositifs ? En parallèle des images qui sont intimement liées à notre relation culturelle au monde vivant, pouvons-nous partager d’autres sensations, des perceptions non-humaines, des intensités, des arômes fantômes ? »
Ce rendez-vous associera des interventions dans le lieu d’accueil du festival à La Coopérative Chorégraphique avec Pauline Briand, Claire Chatelet, Bérénice Serra, Thomas Pausz et des rencontres artistiques sur deux sites d’exposition, à l’Abbaye-aux-Dames avec Paul Duncombe et à l’ésam Caen/Cherbourg avec Thibault Brunet.
Les rencontres Ambivalences seront filmées pour une diffusion ultérieure sur nos différents réseaux et plateformes.
Pauline Briand est journaliste, rédactrice et consultante. Juriste en droit de l’environnement et diplômée en sciences de gestion des écosystèmes, elle est spécialiste des questions d’écologie et tout particulièrement de biodiversité.
Claire Chatelet est maître de conférences en audiovisuel et nouveaux médias à l’université de Montpellier. Outre le texte de présentation de ce catalogue, elle rédigera un texte sur Manicouagan de Paul Duncombe.
Bérénice Serra est artiste, enseignante à l’ésam Caen/Cherbourg, membre du Laboratoire Modulaire et spécialiste de la création en ligne.
Thomas Pausz est artiste en résidence au Laboratoire Modulaire de l’ésam Caen/Cherbourg, il enseigne le design à l’université de Reykjavik en Islande.
Paul Duncombe est artiste et lauréat du prix COAL 2020 avec le projet Manicouagan. Il expose à l’Abbaye-aux-Dames la première étape de cette création franco-québécoise ambitieuse et évolutive.
Thibault Brunet est artiste invité à exposer à l’ésam Caen/Cherbourg, il joue avec les genres codés de la photographie, de la sculpture, de l’architecture, du paysage et du jeu vidéo et questionne notre relation à la virtualité dans une société numérisé.
« A Scanner Darkly » est une référence au roman de Philip K.Dick (Substance mort en français) qui lui-même fait référence au Nouveau Testament : « For now we see through a glass, darkly… »
Cette rencontre est issue d’une dynamique inter-régionale Normandie, Bretagne, Pays de la Loire, portant sur différentes thématiques communes inscrites dans les réflexions portées par le réseau national Hacnum, autour des enjeux propres aux acteurs et au secteur des arts hybrides et cultures numériques, Ambivalences est une réalisation des festivals Maintenant (Electroni[k], Rennes), ]interstice[ (Station Mir et Oblique/s, Caen) et Scopitone (Stereolux, Nantes).
La coopérative chorégraphique6