Donatien Aubert

Comprendre les cultures numériques contemporaines en les confrontant à leurs sources le cas de la cybernétique

Mardi 3 mai

17h30

Les technologies numériques ont transformé le champ des connaissances, des opinions et des expériences esthétiques : Donatien Aubert analyse cette transition épistémologique, politique et sensible.

Pour la contextualiser, il est nécessaire de poser ses contextes historiques d’émergence.

La cybernétique est un mouvement technoscientifique apparu pendant la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis. Regroupant des disciplines telles que l’analyse et le traitement du signal, la robotique, la neurologie et la psychologie comportementale, la cybernétique devait permettre de fonder une nouvelle science en mesure de conférer un avantage déterminant dans les domaines de la cryptologie, de la géostratégie ou encore de la création de dispositifs tactiques. Croyant en une interchangeabilité de l’organique et de l’artificiel, les cybernéticiens pensaient pouvoir modéliser la conscience, ce qui a permis l’émergence de l’informatique et de l’IA. La prospective militaire a fait sien l’imaginaire cybernéticien. La société dans laquelle nous vivons étant organisée autour de technologies développées primitivement dans cette perspective belliciste, nos représentations s’en détachent avec difficulté. Cybernetics: From 1942 Onwards en propose un bilan critique.

Donatien Aubert est diplômé de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy, a été chercheur au sein du Laboratoire des Arts Décoratifs et est docteur en littérature comparée de la Faculté des Lettres de Sorbonne Université. Son travail théorique et plastique problématise les mutations anthropologiques contemporaines. Il s’est notamment intéressé à l’héritage de la cybernétique et à la résilience de ses paradigmes dans des mouvements comme l’écologie et le transhumanisme. Il a été exposé au sein de plusieurs biennales (Némo, Chroniques) et son travail a été présenté à l’international (Taipei, Kyoto, Moscou, Lausanne). Il est représenté par la Galerie Odile Ouizeman et est publié aux Éditions Hermann à Paris.

ésam Caen/Cherbourg9