Field
Field © Elena De La Puente
Jeudi 5 mai
22h30
Sur scène, Martin Messier interagit avec deux panneaux d’aluminium à connexions multiples dont les entrées et les sorties sont reliées les unes aux autres.
Par un mouvement continu de branchements et débranchements entre les différents panneaux, dont les possibilités pourraient être infinies, la composition sonore et lumineuse émerge. Un agencement audiovisuel est ainsi improvisé par le geste performatif de l’artiste. Toujours semblable, cet agencement n’est cependant jamais exactement le même. Des variations entre les aléas électromagnétiques ambiants et les connexions génèrent un effet de fluctuation qui est la constante de l’œuvre.
Avec Field, Martin Messier rend matériels ces flux autrement inaudibles et invisibles. Il devient l’opérateur par qui l’œuvre est activée et rendue au monde réel. Véritable mimèsis (le rapport de l’art au réel) du courant électromagnétique, l’aspect visuel est propre à plonger le public dans un état hypnotique : cette puissance, imperceptible et omniprésente, qui nous entoure semble ici extraite de son mystère. Ne serait-elle pas finalement à notre portée ?
Field est une œuvre qui nous parle des forces invisibles qui nous entourent : de leur ascendance et leur interdépendance. Alors qu’elles interagissent à un niveau absolument indiscernable, ces forces nous portent en quelque sorte, elles sous-tendent nos gestes et nos mouvements. En ce sens, l’œuvre et l’artiste effectuent ensemble une forme d’échange dont dépendent les conditions d’apparition des
éléments visuels et sonores de la performance : éclairs aveuglants et conduction d’électricité. Les champs électromagnétiques qui nous environnent font partie d’un écosystème complexe, et Field en excave momentanément les mouvements souterrains.
Field © Elena De La Puente
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