Rendez-vous le mardi 3 mai pour le lancement du festival ]interstice[ !
À propos
La 16ème édition du festival ]interstice[, rencontre des inclassables, dédiée aux arts visuels, sonores et numériques, est, après deux années perturbées, un nouveau départ qui nous conduira jusqu’en 2025, l’année du Millénaire de la ville de Caen.
Les artistes invité.e.s pour cette nouvelle édition scrutent, scannent, analysent et interprètent le paysage, l’environnement, l’architecture, la lumière, les machines, les éléments… dans ce monde multiple et complexe.
Une vision sombre en phase avec notre temps et une représentation d’une très grande douceur, poétique et esthétique sont mises en regard et traversent cette programmation.
Après une phase 2015-2019 qui a permis au festival de s’inscrire pleinement dans le paysage local, régional et national en développant partenariats culturels, productions et co-productions artistiques inter-régionales et internationales, nous avons renforcé ces points en 2020 et 2021 tout en repensant la programmation et en adaptant le format du festival au contexte sanitaire.
Cette période a marqué en profondeur le secteur artistique, tant dans les conditions et moyens que dans les pratiques culturelles, sans que l’on puisse en mesurer les effets à long terme. Pourtant, Station Mir qui produit le festival a poursuivi et accru son engagement envers les artistes et ses collaborations en France et à l’étranger, avec Oblique/s et Manœuvre ainsi que ses ses partenaires locaux et les membres d’Hacnum réseau national des arts hybrides et des cultures numériques. Le parcours 2022 se déploie dans la ville à l’ésam Caen/Cherbourg, au Cargö et au Dôme, à l’Abbaye-aux Dames, aux églises du Vieux Saint-Sauveur et Saint-Nicolas, à l’Artothèque Espaces d’art contemporain, au centre chorégraphique national de Caen en Normandie, au Jardin des plantes, Les Bains/Musée Dehors mais également au WIP, à la Comédie de Caen et au Centre Culturel Le Cube à Douvres.
Enfin, le festival dispose pour la première fois avec Manœuvre d’un lieu d’accueil en collaboration avec La Coopérative Chorégraphique à l’église du Sépulcre de Caen. Ouvert à toutes et tous, ce lieu de vie permet de rencontrer les équipes, trouver des informations utiles, se restaurer, voir une exposition, assister à des rencontres, des concerts et des soirées.
David Dronet & Luc Brou
Présentation
Sous la peau du monde
Claire Chatelet
« L’art suffirait donc à nous montrer qu’une extension des facultés de percevoir est possible. »
Henri Bergson1
Nombre de penseurs, qu’ils soient artistes, poètes, philosophes, ont mis à jour le rôle révélateur de l’artiste, le pouvoir décisif de dévoilement de l’art. Reprenant la belle formule d’Henri Michaux, Maurice Merleau-Ponty par exemple, explique que l’artiste doit « crever la peau des choses » pour « montrer comment les choses se font choses et le monde monde2 » ; Paul Klee affirme vouloir rendre visible sans reproduire le visible3 ; Kandinsky envisage la peinture comme une « contre-perception » qui permet de « voir l’invisible » 4. Si les dernières technologies numériques réactualisent cette problématique récurrente de la révélation, elles la prolongent également en agençant de nouveaux dispositifs (de production, de monstration) qui ouvrent des territoires esthétiques inédits où science, technologie et art cohabitent de manière productive, et où s’entrecroisent le sensible et l’intelligible.
Contre-percevoir, percevoir plus, percevoir autrement, rendre visible et audible le réel invisible, mais aussi, déréaliser le réel pour le poétiser, changer d’échelles, changer de rythmes (au sens spatial et temporel), entrer dans la matière, enregistrer les profondeurs de la terre et du paysage, scanner les limites du monde, représenter le flux de la pensée, pénétrer la mémoire, entendre le soleil…
Et puis : « laisser rêver une ligne5 » , laisser rêver un pixel, une onde sonore, un faisceau lumineux, une particule de vapeur d’eau ou de gaz rare ; laisser rêver une goutte, laisser rêver le spectre de l’invisible et le cycle du vivant, tel est le programme de l’édition 2022 du festival ]interstice[.
La présence humaine s’y fait rare, du moins si on l’aborde seulement en termes de représentation ou de figuration. En réalité, derrière les éléments, la nature, les paysages, la lumière, la matière, ou encore le vide que travaillent les artistes réuni·e·s dans cette édition, ce qui se révèle en creux c’est notre condition d’être-au-monde, dans ses multiples dimensions, biologique, psychologique, historique, culturelle, sociale, et bien entendu, imaginaire. Rejoignant ainsi le « matérialisme onirique » de Gaston Bachelard, les œuvres présentées ici confirment que l’imagination, réveillée par les éléments, éveille à son tour notre conscience6. La ligne rêve et, dans cette latence, dans cet interstice, elle s’informe en ligne de conscience7. « À quoi vise l’art, sinon à nous montrer, dans la nature et dans l’esprit, hors de nous et en nous, des choses qui ne frappaient pas explicitement nos sens et notre conscience ?8 » , se demande Henri Bergson.
Il est aussi question de sens et de sensorialité dans cette 16ème édition du festival, de perturbation, d’amplification, de stimulation des sens, et donc de corporéité. Si les œuvres proposées défigurent le réel jusqu’à l’abstractiser, elles en matérialisent néanmoins les manifestations les plus souterraines, les plus invisibles ou les plus imperceptibles, et nous les font physiquement éprouver. En dévoilant des facettes insoupçonnées de notre réalité, elles nous mettent donc en contact avec une nouvelle image du monde, qui oblige à nous interroger sur les rapports que nous entretenons avec notre environnement, entendu tout à la fois sur un plan physique et sur un plan technique. C’est précisément dans cette invitation réflexive que réside leur potentiel critique.
Ancré·e·s dans une démarche créative alliant l’artistique, le technologique, le scientifique, et dépassant largement les simples enjeux formels du numérique, les artistes invité·e·s parlent de notre présent et de notre futur, sans nécessairement s’abstraire du passé, et c’est sans doute ce qui fait toute la complexité, l’intensité et la richesse de leurs œuvres. Celles-ci se présentent sous des formes, des supports, des configurations et agencements multiples (œuvre générative, modélisation 3D, film, installation cinétique, sculpture d’air, ballet sonore, performance…), mais toutes procèdent d’une interprétation — ou mieux d’un transcodage — de données issues du réel (courant électro-magnétique, paysages, cratère météoritique, forêt, soleil…), ou encore de la conversion d’un signal ou d’un flux (luminosité d’une image, activité cérébrale…). En appliquant un code spécifique, elles opèrent alors une fictionnalisation du réel, mais tout en conservant leur valeur documentaire primordiale. Ainsi documentent-elles le monde, tout en nous le faisant éprouver.
Il ne s’agit plus, dans ces installations singulières, de ligne de dessin ou de trait de peinture, mais de captation par radio-téléscope, par sonar, par scanner 3D, par caméra infra-rouge, par drone ; d’enregistrement d’informations bathymétriques, d’impression 3D, de calcul algorithmique, d’échantillonnage sonore, de programmation… et pourtant… les mots d’Henri Michaux me paraissent étonnamment faire sens dans ce contexte de « mise en œuvre » de technologies de pointe : « On peut les suivre mal ou bien, sans jamais risquer d’être conduit à l’éloquence, toujours évitée, toujours évité le spectaculaire, toujours dans la construction, toujours dans le prolétariat des humbles constituants de ce monde.
Sœur des taches, de ses taches qui paraissent encore maculatrices, venues du fond, du fond d’où il revient pour y retourner, au lieu du secret, dans le ventre humide de la Terre-Mère9 ».
1 La pensée et le mouvant [1938], Paris, PUF, Quadrige, 1990, p. 150.
2 L’œil et l’esprit [1960], Paris, Gallimard, Folio-Essais, 1985, p.69.
3 Confession créatrice [1920], Genève, éditions Gonthier, 1964.
4 Michel Henry, Voir l’invisible. Sur Kandinsky [1988], Paris, PUF Quadrige, 2005.
5 Selon les mots de Henri Michaux à propos de la peinture de Paul Klee (Aventures de lignes, repris dans Œuvres complètes, Paris, Gallimard, t. II, Pléiade, p. 360-363).
6 L’air et les songes : Essai sur l'imagination du mouvement, Paris, José Corti, 1943.
7 Je me réfère encore au poème Aventures de lignes de Henri Michaux.
8 La pensée et le mouvant, op.cit., p. 149.
9 Aventures de lignes, op. cit.
Docteur en études cinématographiques, Claire Chatelet est maître de conférences en audiovisuel et nouveaux médias à l’Université Paul-Valéry (Montpellier 3). Elle est membre du laboratoire RIRRA21, sa recherche porte sur les écritures audiovisuelles interactives et les enjeux esthétiques/esthésiques des nouveaux écrans. Elle a notamment publié Les dispositifs immersifs : vers de nouvelles expériences de l’image et du son (Cahier Louis-Lumière, no13, septembre 2020), et a co-dirigé : La Femis Présente : La réalité virtuelle, une question d’immersion ? (avec C. San Martin et C. Lepesant-Lamari, Éditions Rouge Profond, 2019), Formes audiovisuelles connectées : Pratiques de création et expériences spectatorielles (avec A. Rueda et J. Savelli, Presses Universitaires de Provence, collection « Digitales », 2018).
Crédits
]interstice[ est un événement produit par Station Mir
Direction générale et artistique
Direction développement, publics, réseaux et partenaires
Direction technique
Partenaires institutionnels
Partenaires culturels
Partenaire mutualisation inter-régionale
Normandie/Bretagne/Pays de la Loire
Partenaire presse
Partenaire impression
Direction Station Mir
David Dronet
Coordination Oblique/s
Luc Brou
Équipe Manœuvre
Thibaut Bellière, Romain Lepage, Léna Delalandre, Jean-François Herpin, James McGoon, Manuel Passard, Quentin Riel, Adèle Valet
Électronique & informatique
Sylvain Garnavault — The Bearded lab
Programmation artistique
David Dronet et Luc Brou avec la participation de Nicolas Germain et Lina Hentgen (Label CC)
Chargée de communication
Océane Rohard
Coordination des bénévoles
Jeanne De La Porte, René Fix
Stagiaires & bénévoles
Lewis Beal, Morgane Binard, Sébastien Bosquin, Flora Caron, Zoé Champaux, Maïa Charbonnier, Elodie Coudray, Eric Goujou, Hélène Goujou,Tanguy Gravelais, Françoise Grieu, Laurent Guilbert, Florence Guisiana, Frédérique James, Candice Jestin, Migdahlia Jimenez, Virginie Labrusse, Loïs Legoff, Dominique Léonard, Rosella Lepresle, Johanna Leroux, Zack Lochon, Louen Marsille, Rajat Mondal, Cyrielle Renault, Amélie Sizoff, Anne-Elisabeth Stéphant, Jeanne Villeneuve
Catering
Cécile Guyenne - Le Quatorze
Remerciements
Aux artistes, aux bénévoles, aux partenaires et à leurs équipes, à l’ensemble des personnels des lieux d’accueil, ainsi qu’à Gilles Alvarez, Samuel Arnoux, Vincent Auvray, César Beaudouin, Céline Berthoumieux, Christophe Bouder, Cathie Boyd, Anne Caldin, Claire Chatelet, Vincent Coatantiec, Léa Conrath, Anne Coursan, Sophie Curto, Jeanne De La Porte, Frédéric Deslias, Éric Desmarais, Jérémie Desmet, Emmanuelle Dormoy, Bruno Dosseur, Ulysse Dronet-Foret, Maud Dubuis, Amélie Fesquet-Saniel, René Fix, Simon Fleury, Stéphanie Foret, Geoffrey Fouesneau, Pascal Fouesneau, Virgile Gemonet, Nicolas Germain, Emmanuel Gilloz, Michèle Gottstein, Matthieu Guerin, Cédric Huchet, Antoine Idier, Diego Jarak, Martin Lambert, Franck Lefevre, Alexandre Le Petit, Patrick Lochon, Catherine Meneret, François Millet, Claire Moran, Le Modjo, Nonna, Marie-Anne Patarin, Thomas Pausz, Valérie Perrin, Yvan Poulain, Alban Richard, RJ Motion, Patrick Roussel, Stéphane Saint-Martin, Bérénice Serra, Patrick Simon, Arnaud Stinès, Svetlana Svetlova, Géraldine Taillandier, Gabriel Soucheyre, Mathieu Vabre, le WIP
Création du logo ]Interstice[16
Stéphano Zanini
Conception graphique
David Dronet
Site internet
Christophe Bouder
Felix Luque Sànchez & Inigo Bilbao
Visites Déguidées
Association Prisme
Visites déguidées, médiation
Les samedis et les dimanches à 15h00 /
Mercredi 4 mai à 18h00 /
Mercredi 11 mai à 18h00 /
Vendredi 6 mai à 18h00
Prisme propose un parcours artistique et urbain commenté qui vous emmènera sur chacun des sites d’exposition.
#COLONIE.S
Correspondances
DJ Marvina
Soirée de clôture ]interstice[16
Cyril Meroni avec Olivier Vasseur
Claire Williams
Œuvre générative
#CAMUCHECH
Correspondances
OMEDOC
Orchestre de Musique Expérimentale du DOC
Mathilde Lavenne
Manœuvre
Noëlie Plé & Alexis Choplain
Ambivalences#2 : les mutations du vivant
Chapitre 2 : « A Scanner Darkly »
3W Electron Tube
Le groupe 3W Electron Tube est composé de Lorène Plé, Lucie Bombasaro et Nicolas Germain. Tous les trois plasticiens, ils mettent en commun leurs recherches dans un étrange incubateur faisant émerger des récits sonores et oniriques.
Programme Off Manœuvre
Parking Club
Parking Club © Renaud Jaillette
Concert - Performance - DJ Set
Samedi 7 mai
19h
La coopérative chorégraphique 6
Pour cette soirée imaginée par Manœuvre, le collectif invite Parking Club et cela, avec plaisir !
uHME’S NIGHT
Correspondances
Thibault Brunet
Les usages actuels de la réalité virtuelle
Avec le Studio Modulaire
Le projet Cyber_cave, initié à l’école supérieure d’art et de design d’Orléans, s’associe à l’école supérieure d’arts et médias de Caen/Cherbourg pour organiser un atelier de création.
Programme OFF Manœuvre
Fulgeance et La Mer + Forbidden Fruit
Fulgeance © Laurene Berchoteau
Carte blanche à Fulgeance
Vendredi 13 mai
18h
La coopérative chorégraphique 6
Pendant toute la durée du festival, Manœuvre imagine des soirées au Sépulcre. Le vendredi 13 mai, Manœuvre donne carte blanche à Fulgeance.
My Story
Correspondances
Tolvy
NDK x ]interstice[
Violette Tocqueville aka TOLVY, 19 ans, est la nouvelle espoir française de la musique électronique.
Productions & diffusions inter-régionales mutualisées
Les structures Station Mir et Oblique/s (Caen), Le Tetris (Le Havre) Electronik, Stereolux (Nantes) ont mis en place un dispositif de production et de diffusion permettant de soutenir des créations sur les territoires du grand ouest.
Bernadette
NDK x ]interstice[
Curieuse et intéressée par la musique sous toutes ses formes, Bernadette a commencé très jeune la pratique de la harpe pour ensuite se tourner vers les musiques électroniques.
À fond les manettes
Gratuit sur inscription : www.ledome.info
Donatien Aubert
Comprendre les cultures numériques contemporaines en les confrontant à leurs sources le cas de la cybernétique
Méryll Ampe
Soirée Label CC
Label CC (Lina Hentgen et Nicolas Germain) est un label de musiques expérimentales, noises, bruitistes et déviantes produites et enregistrées à l’ésam Caen/Cherbourg en coproduction avec Station Mir.
ADA : parité et numérique
Leila Bordreuil
Soirée Label CC
Label CC (Lina Hentgen et Nicolas Germain) est un label de musiques expérimentales, noises, bruitistes et déviantes produites et enregistrées à l’ésam Caen/Cherbourg en coproduction avec Station Mir.
Thibault Brunet
Paul Duncombe
Avec les poèmes de Maya Cousineau Mollen
Alex Augier
hex/A\
Tanguy Clerc & Tristan Dubus
Hugo Deverchère
Martin Messier
AAA : Acteurs de l’Accompagnement des Artistes
Depuis 2016, à l’initiative du Marchepied, plusieurs structures normandes coopèrent autour de la notion « d’accompagnement » dans le champ artistique et culturel.
Guillaume Cousin
Installation
Tristan Ménez & Benjamin Le Baron
Instabilités
Instabilités © Tristan Ménez
Performance
Jeudi 5 mai
20h à l'ésam Caen/Cherbourg
ésam Caen/Cherbourg 9
Instabilités est un projet performatif, né de la rencontre entre Benjamin Le Baron et Tristan Ménez, avec la volonté de créer une œuvre hybride, entre arts, sciences et outils numériques.
Tristan Ménez
Martin Messier
Sur scène, Martin Messier interagit avec deux panneaux d’aluminium à connexions multiples dont les entrées et les sorties sont reliées les unes aux autres.
Programme Off Manœuvre
VÉLO-SONO x SAMBA DE LA MUERTE
Samba De La Muerte © Sylvain Larosa
Balade Vélo-sono des expos en musique + Mix & performances au retour
Dimanche 8 mai
Balade Vélo-sono : 15h / Retour et DJ Set de Samba de la Muerte : 18h30/19h
La coopérative chorégraphique 6
Manœuvre vous invite à découvrir le festival sous un nouvel angle, pour un après midi doux et familial.